Netflix ne se porte pas très bien en ce moment. Le cours de son action est au plus bas depuis quatre ans et elle a perdu des abonnés pour la première fois en plus de dix ans, ce qui a déclenché une action en justice de la part d’un investisseur pour « défaut de divulgation ». Pour tenter de récupérer certains bénéfices, Netflix a décidé de sévir contre le partage de mots de passe, cette fois en faisant payer les personnes qui ajoutent des foyers supplémentaires à leur compte.
Comme le rapporte Bloomberg, la société a décidé de déployer cette nouvelle fonctionnalité en Argentine, au Salvador, au Guatemala, au Honduras et en République dominicaine. Elle coûte actuellement 1,70 $ en Argentine et sera de 2,99 $ dans les autres pays.
Cette mesure a pour but d’obliger les clients qui répartissent leur compte Netflix sur plusieurs foyers à payer des frais supplémentaires de façon permanente, et n’aura un impact que sur les téléviseurs (et peut-être les consoles) plutôt que sur les téléphones mobiles et les ordinateurs portables.
Cette mesure est la dernière en date des tentatives de Netflix pour réprimer le partage de mots de passe, un élément qui rend le service – et tous les services de streaming – attrayant pour les consommateurs. Si la société empêche les gens de partager leurs mots de passe, beaucoup cesseront tout simplement d’utiliser Netflix.
La société a déployé un autre essai plus tôt cette année où elle a tenté d’amener les utilisateurs à payer des frais pour ajouter des membres individuels à leurs comptes, ce qui semble donc être une alternative à ce plan.
Netflix rapporte que plus de 100 millions de foyers utilisent le compte de quelqu’un d’autre et attribue le manque de croissance à l’échange de mots de passe. Cependant, comme pour les films piratés, tous ceux qui téléchargent un film illégalement n’auraient pas payé pour le voir, il ne s’agit donc pas d’une perte d’une personne sur deux.
Il est difficile de voir comment Netflix pourrait faire respecter sa volonté d’empêcher les gens de partager leurs mots de passe sans avoir recours à des pratiques de surveillance invasives qui pourraient de toute façon dissuader les gens d’utiliser le service.
La dernière série de Netflix, Resident Evil, a été accueillie par l’un des plus bas scores d’audience jamais enregistrés par la société. La société a aussi récemment licencié toute une équipe de scénaristes sans préavis, en ne leur accordant que deux semaines d’indemnités de licenciement.