Huit mois après avoir annoncé son intention de créer un écosystème de jeux électroniques au Maroc, le ministre de la Communication revient sur l’avancement de son projet qui repose sur une cité du jeu de cinq hectares à Rabat.
Mehdi Bensaïd, le Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a confié que depuis le premier E-Sport Summit en octobre, qui a vu la participation d’Ubisoft et d’autres champions mondiaux, son département travaille avec des investisseurs intéressés par le projet de cité gaming. Il affirme qu’ils passeront bientôt à la deuxième étape du développement.
En attendant que le gouvernement décide du modèle économique de la ville, qui abritera tout un écosystème et accueillera les plus grands fabricants de jeux vidéo français et coréens qui s’y installeront et organiseront des compétitions, un terrain de cinq hectares a déjà été affecté au projet.
Trois bâtiments seront construits à terme dans le quartier Yacoub El Mansour de Rabat.
Dans cette zone, qu’il compare à celle du constructeur Renault à Tanger, Mohamed Mehdi Bensaïd indique que les futurs bâtiments répondront à tous les besoins de l’industrie du jeu pour concevoir de nouveaux jeux. Ils comprendront des studios de tournage et des ateliers de codage, entre autres.
« Nous allons préparer le terrain en proposant aux jeunes intéressés par ce projet des séances de codage, afin que le processus soit prêt le jour de l’inauguration », précise le ministre. L’État financera l’ensemble des travaux de construction de la future ville gaming.
Le ministère de la communication va construire cette zone industrielle avec un budget de 260 MDH. Un budget qui permettra d’achever la construction dans les meilleurs délais.
Avant la construction de cette ville, les études devraient commencer en janvier 2023. La durée prévue des travaux est de 18 mois, jusqu’en 2024. Toutefois, le ministre souhaite commencer son exploitation dès que le premier des trois bâtiments sera achevé.
« A terme, les principaux concepteurs comme Sony ou Ubisoft apporteront leur savoir-faire et créeront une industrie du jeu au Maroc qui emploiera 3000 à 4000 salariés, dont une centaine d’ingénieurs qualifiés pour créer de nouveaux jeux vidéo », indique Mohamed Mehdi Bensaïd.
Le ministre a fixé un délai de trois ans pour que cette ville soit appelée « l’écosystème marocain du jeu », qui devrait produire des jeux exportables à partir de 2027.
Le ministre marocain de la culture rappelle néanmoins que le jeu est devenu le secteur culturel le plus lucratif au monde, loin devant l’industrie cinématographique et musicale.
« Tout comme nous l’avons réalisé dans l’industrie automobile en quelques années, nous avons maintenant l’intention de faire du Maroc un champion de la production de jeux vidéo et non plus seulement un consommateur de ces jeux », conclut Mohamed Mehdi Bensaïd.
Il s’attend à ce que de grands fabricants étrangers arrivent au Maroc, ainsi que des start-ups marocaines qui contribueront à un taux d’intégration qui rivalisera avec celui de l’industrie automobile.